Courchevel, dé confinement et deuxième tour

Courchevel : Une première au Col de la Loze

 

 

Samedi dernier, François Février, a quitté Annecy où il réside, très tôt le matin, avec son vélo dans sa voiture, direction Brides les Bains, pour, à 06.30 H, enfourcher son engin rare et jamais vu dans nos contrées, un vélo à pignon fixe, qui ne possède en effet pas de freins. Sur cet engin, il est perpétuellement en mouvement, pour avancer, pour ralentir... Ce type de vélo est assez répandu dans le monde, François a eu l’occasion de participer à des courses à Séoul, en Chine, et partout en Europe.

De Brides, il monte à Méribel. La route de ce côté-là n’est pas trop déneigée, contrairement au versant Courchevel, mais faisable concède-t-il. Arrivée aux Fermes de Pralong 3 heures 30 plus tard.

Pendant sa descente sur Courchevel, il a croisé une voiture qui montait à gauche « très dangereux a-t-il remarqué ».

François connait bien Courchevel où il a travaillé il y a quelques années, dans plusieurs hôtels, comme technicien d’entretien.

C’est en 2014 qu'il tombe par hasard sur une vidéo du Red Hook Crit Milano : « Je n’avais jamais touché un vélo mais à la minute, je me dis, voir des mecs rouler sans freins, de nuit, les chutes, l’ambiance : l’année prochaine je participe et je veux terminer ». Sa volonté, son enthousiasme, sa fraîcheur, après un apprentissage accéléré, des entraînements le soir après son travail, il rejoint les frères Lhenry et le Tean Look Critérium dont il est désormais la cheville ouvrière. Devant le côté spectaculaire de ce sport, les sponsors ne manquent pas : près de 15 noms prestigieux de grandes marques s’affichent sur son vélo et sa tenue.

Cette sortie de samedi était pour lui la première d’ « après-confinement » et une façon  de découvrir ce nouveau col qu'il ne connaissait pas.

Il a souhaité à son arrivée aux Fermes de Pralong finir la montée jusqu’à la plateforme de l’altiport, pour la vue et la photo historique, et a affirmé avant de repartir pour Annecy retrouver sa petite famille « Pour moi, c’est la plus belle piste cyclo du monde ».

TRAFIC D'INFLUENCE

Une fois de plus, la presse parle de malversations à Courchevel. La justice est parfois lente à s’ébranler mais finit toujours par passer…. On peut toutefois se poser des questions sur la gouvernance de la station quand on sait que ce cadre a pu impunément « faire son business » et rouler en voiture de sport bleue pendant plus de cinq ans. L’affaire repassera devant le tribunal début juillet prochain.

DISPARITION

Pendant le confinement, sans aucun rapport avec la Covid 19, un ancien pisteur de Courchevel, qui avait fait ses débuts avec Jeannot Cattelin, nous a quittés, il s’agit de Maurice Ravoire, de Pralognan, devenu ensuite moniteur à l’ESF de Courchevel 1850, puis Guide de Haute Montagne.

Quand Maurice accompagnait les employés d'AIR ALPES sur le Ruitor la pause casse croûte était primordiale

Le Dauphiné Libéré lui a rendu hommage dans sa "nécro"

Et l’été 2020 à Courchevel, ce sera comment ?

ELECTION

1ère date à noter sur les agendas, le Dimanche 28 Juin où aura lieu le 2^ème tour de l’élection du futur maire. Espérons que les nombreux abstentionnistes du 1^er tour viendront faire leur devoir de citoyen et surtout faire entendre leur voix.

A ce sujet, l’Etat a modifié la règle des procurations, autorisant un électeur à avoir deux mandats pour ce 2^ème tour. 
Les procurations peuvent se faire directement en ligne, à déposer à la gendarmerie. Voir les infos importantes ici --> https://bit.ly/3cat8Oa
Mandat à remplir disponible ici

On connaît désormais les gestes indispensables pour se protéger : la démocratie devrait donc retrouver tous ses droits.

Trois listes sont toujours sur les rangs pour diriger notre commune, celles de Jean-Marc Belleville, d’Isabelle Monsenego et celle de Jean-Yves Pachod. 

Compte tenu des résultats du 1^er tour, on aurait pensé que deux des trois listes se rapprocheraient pour faire cause commune, malheureusement, aucun consensus n’a semble-t-il, pu aboutir pour le moment.

ANIMATIONS, PROMOTION

L’Office du Tourisme, après de nombreuses situations abracadabrantesques va devoir, et ce sera la première tâche de la nouvelle équipe communale, se doter d’une  direction stable. Ce sujet est d’ailleurs au programme d’un des candidats à la mairie. Mais sans attendre les quelques semaines qui nous séparent de l’élection du nouveau maire, le comité à la tête de l’office semble décidé à choisir un nouveau directeur et son adjointe, ce choix devant être entériné par le maire encore en activité…

Bien que ne sachant pas encore qui va diriger l’Office du Tourisme dans les prochains mois, les équipes ont prévu un programme d’été, certes amputé de quelques événements comme la Coupe du Monde de Saut, mais le Festival de Théâtre amateur « Les Trois Coups » qui débute le 5 Juillet, - déplacé sans doute de La Tania à Courchevel -, la Fête des Bûcherons, La Madelon les 25 et 26 Juillet, le Pyrosymphonie Live et les rencontres avec les fabricants de Beaufort semblent bien maintenus.

En Août, ce seront les XTrails, le Festival de Magie, un triathlon, le Contre la Montre Eiffage au Col de la Loze, La Frappadingue et une nouvelle animation le Silva Moontain Races.

La nouveauté de l’été sera sans conteste le cinéma drive (Covid 19 oblige) sur la plateforme de l’Altiport, où on pourra voir les films depuis sa voiture les 3 Juillet, 7 et 27 Août (sur réservation).

Que vont trouver les clients de l’été en arrivant ? Une fois de plus, une station défigurée par les grues, un calme perturbé par le bruit des chantiers et le va-et-vient des camions et des engins… 

on oublie un peu que ceux qui viennent à la montagne l’été, c’est pour le calme, l’air pur, la beauté des paysages. Cerise sur le gâteau, ceux qui voudraient s’éloigner des centres et des chantiers vont devoir payer les remontées mécaniques qui leur étaient offertes gracieusement depuis deux été.

https://www.courchevel.com/fr/tarifs-et-horaires-des-remontees-mecaniques-lete
 

Côté hôtels, si le Chabichou rouvre cet été, le Mont Charvin, le Blanche Neige et le Zénith ont aussi annoncé qu'ils seraient là pour accueillir les vacanciers, en revanche, le Mercure au Jardin Alpin, a annoncé qu'il n'ouvrira pas cet été. On aura une idée plus précise de l’ouverture des restaurants quand le gouvernement aura énoncé ses directives.

« L’école à la maison », ils en pensent quoi les écoliers de Courchevel ?

« L’école à la maison », ils en pensent quoi les écoliers de Courchevel ?

C’est une fratrie de trois petits courchevellois qui nous a fait part de son ressenti pendant ce long confinement. (les prénoms ont été changés pour préserver leur anonymat). Voici l’avis des trois enfants.

Première semaine :

« C’est pas habituel ! Il faut organiser la journée alors qu’à la maison on a l’habitude de faire ce qui nous plait ». (les trois, Jérôme, 16 ans, Arthur, 10 ans et Louise, 5 ans)

« A la maison c’est plus calme, c’est mieux pour apprendre. Je veux apprendre à lire » (Louise, 5 ans)

« C’est bizarre parce que tu devrais être en classe, on croit que c’est les vacances, on prend ça à la légère alors qu’il faut travailler ». (Jérôme et Arthur)

« On est pas dans une optique du travail à la maison et c’est difficile de se mettre dans le rythme et de ce qu’il faut travailler comme en classe. C’est déstabilisant » (Arthur)

« On peut se lever plus tard. Cela apporte du bien car toute la famille peut nous aider Mamie, les parents et même mon grand frère » (Arthur).

Pour nous parents, expliquent-ils, nous avons décidé de structurer un peu la journée en organisant un temps de travail après le petit déjeuner et un moment dans l’après-midi plus souple, en fonction de l’envie et du programme de balade pour Louise et Arthur.

Jérôme se gère. Il faut juste que l’on partage l’ordinateur que ses parents avaient prévu de lui acheter lors de l’annonce de la fermeture des écoles, puis avec l’accélération du confinement, ils ont été pris de court.

Au niveau du Lycée, les lycéens sont très bien organisés et ont utilisé une application Discord entre eux et les profs, par matière, pour échanger par écrit et oral. Des profs font même des cours. Il y a aussi la solution du CNED, ou des cours en ligne, dispensés à distance. C’est la pression pour le Bac mais la solidarité est de mise entre eux. 

Après avoir tenté de comprendre le fonctionnement des cours en ligne du CNED, qui n’est pas une sinécure, bug des vidéos des livres numériques en ligne, manque de correspondance entre les programmes affichés et les cours présents dans les livres, les parents ont été sauvés  in extremis par les maîtresses de CM2 de Courchevel, qui les ont contactés par email pour leur communiquer les devoirs à faire.

« Pour Louise, nous avons acheté un cahier d’activités qui reprend le programme de grande section, pour apprendre en jouant et garder le côté ludique et convivial.

Finalement le résultat est plutôt sympa et on découvre et échange sur le quotidien de nos enfants, avec quelques fou rires en prime. En le prenant du bon côté, nous découvrons plein d’avantages et enfin en prenant le temps….à méditer pour la suite » explique la maman.

« Une semaine avant une rentrée possible sur la base du volontariat, les enseignants de tous les niveaux de nos enfants, ont été très présents et très accompagnants pour faire de cette période d’école à la maison une réussite dans les apprentissages. Un grand merci à eux, seuls cela n’aurait pas été possible, reconnaît la maman ».

La base du retour à l’école se fait sur le volontariat et c’est mieux ainsi.

Les parents de cette fratrie préfèrent, pour l’instant, parce que leurs enfants ont bien investi les apprentissages à la maison et qu’ils ne sont pas tenus par des obligations professionnelles, garder leurs enfants à la maison, le temps de voir comment l’organisation se met en place et en espérant un assouplissement des contraintes qui sont incontournables, mais trop contraignantes selon eux.

Cela est rendu possible, car les enseignants continuent à apporter leur accompagnement et supports d’apprentissage à distance. Ils estiment également que compte tenu des restrictions d’effectifs pour que les gestes barrières soient respectés, ils préfèrent laisser les parents qui ont des obligations professionnelles bénéficier de cette réouverture.

L’école à la maison après 8 semaines de confinement :

« Moi j’aime bien » (Louise)

« Moi j’aime bien car les parents nous expliquent bien les choses. Je préfère quand c’est mes parents ». (Arthur)

Quant à Jérome, l’aîné, « On s’organise comme on veut c’est mieux, on avance plus à notre rythme ».

Le retour à l’école, ils en disent quoi ?

Arthur (10 ans) : « Je trouve que c’est bête, ils ont plus de droit dans les prisons…

Les CM2 ils sont un peu casse cous et ça va être dur de pouvoir faire respecter ces règles.

Je préfère rester à la  maison et téléphoner aux copains ».

Louise (5ans) « Non je veux pas retourner à l’Ecole pendant le coronavirus. Parce que si il y a quelqu’un qui a le coronavirus, il peut nous le transmettre.

Mais moi j’ai pas envie d’y aller, parce que c’est pas bien toutes les règles ».

Jérôme (16 ans) « Un retour au lycée n’apportera pas grand chose, dans le cas où on travaille sérieusement à l’école. A part pour les travaux pratiques, mais on ne peut pas les faire ».