Belle sortie de scène pour Michel Rochedy
Un autre départ va,
à coup sûr, marquer profondément l’ADN
de Courchevel, c’est celui de Maryse et Michel Rochedy qui a clôt leur passage
de 56 ans dans la station par une superbe fête pleine d’émotion partagée, comme
eux seuls ont su en organiser si souvent. Ils ont profité de cette belle
« réunion de famille » pour remercier leurs collaborateurs, leurs vrais
amis et beaucoup de larmes ont coulé….
Comme à chaque fois
qu’il réunit ses amis, Michel s’est emparé du micro d’une main tremblante mais
d’une voix ferme et nous a chanté l’émouvante chanson de Charles Aznavour,
reprise par « son ami » Thierry le Luron « Nous nous reverrons
un jour ou l’autre… ». C’est sûr que nous les reverrons car ils ne partent
pas bien loin Michel et Maryse, mais dans leur petit village de Soudon dans
l’Ain.
Cette ultime soirée,
la centaine de convives présents, unis par des liens de solidarité et d’amitié
fut l’occasion pour Michel de remuer des souvenirs intimes, de se rappeler de
sa première rencontre avec Maryse à l’Hôtel des Cimes Blanches à Moriond
où il était cuisinier et elle femme de chambre : « Elle était montée sur une échelle, elle lavait les
carreaux. Et je l’ai trouvée si belle. 53 ans plus tard, elle est toujours en
haut de l’échelle. Elle n’est jamais redescendue. Et moi, je suis monté avec
elle ». Maryse elle aussi se souvient : « Je l’ai vu arriver en
cuisine. C’était un solide gaillard. Il avait cet accent, cette joie de vivre,
cette attention aux autres. Il m’a tout de suite conquise ».
Maryse se souvient
aussi des débuts du Chabichou :
« C’était petit, tout petit. Il y avait neuf chambres minuscules. Des nids
d’amour. Hôtel classé 1 Etoile, mais c’était une bonne étoile et elle nous a
guidés jusque là. Quand toutes les chambres étaient louées, nous installions
nos lits de camp dans la salle à manger mais on devait attendre que les
derniers clients aient fini de dîner pour nous coucher… ».
En 56
années, près de 100 saisons, puisqu’ils sont parmi les rares hôteliers à avoir
cru aux saisons d’été, ils sont passés à 45 chambres, ont obtenu leur 1er
macaron en 1979, le second leur étant attribué en 1984. « Il y a eu des
hauts et des bas, mais même dans les bas, la vie fut belle », profitant de
l’occasion pour remercier certains de ses « sauveurs », Claude
Pinturault et Raymonde Fénestraz. Il s’est aussi souvenu avec émotion quand la
famille Mugnier livrait en télébenne le lait chaque matin et que le jeune
Philippe, depuis devenu maire, travaillait dans les cuisines.
Le dîner
succulent, concocté par les équipes de Stéphane Buron, a été ponctué toute la
soirée de farandoles, chansons, accolades et échanges de souvenirs et le
« patron des lieux pour quelques jours encore » a levé son verre à la
santé de tous, à la Paul Bocuse, en nous souhaitant « bon appétit et large
soif ».
Pas sûr
qu’une telle fête ait à nouveau lieu à Courchevel avant longtemps.
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